Fête du Naadam à Karakorum (Vidéo)
Moment attendu… prendre l’ambiance de la fête nationale mongole. Pas déçu ! Affluence pifométriquement estimée à 2/3000 sapiens et un bon demi millier de chevaux.
Grosse impression de fête de village de chez nous mais avec un côté sportif très marqué. Le mongol aime les défis et la compétition. Au delà du simple côté sportif, cette fête nationale semble aussi une rencontre entre sédentaires et nomades. Les jeunes spectateurs, de tous sexes, parés de leurs plus beaux atours s’exhibent sur leurs chevaux ou à pied. De petits groupes de post-ados se forment un peu à l’écart et discutent « gentiment » tout sourire. Un doux parfum de respect mutuel flotte dans l’atmosphère du Nadam…
Le côté sportif décrit ci-dessous transcrit ma basique compréhension européenne mais ne saurait en rien expliquer la moindre règle en vigueur sous la latitude mongole. Force de l’homme, puissance et endurance du cheval et adresse de tous semblent néanmoins rester les fondamentaux de la culture sportive mongole.
Lutte : Plutôt rondouillard le lutteur mongol mais franchement impressionnant vu de près. Après le vol de l’aigle, le combat commence. Round d’observation pour assurer une prise qui permettra de déséquilibrer l’adversaire. Le premier à terre a perdu. Le perdant fait un tour sous le bras du gagnant. Comme pour valider la victoire de l’autre. Le gagnant exécute un vol de l’aigle (vu les gabarits vont pas décoller tout de suite…) devant le jury et pour tout le public et les combats continuent. Classement national en jeu…
Course de cheval : Longtemps on a cherché le départ des courses de chevaux avant de comprendre qu’en fait nous n’en verrions jamais que l’arrivée :) Course d’endurance de 2h30, départ bien loin de Karakorum… Les cavaliers sont tous des gamins. Normal, faut économiser au maximum les efforts du cheval. Certains cavaliers arrivent sans selle au triple galop comme si le changement de monture était autorisé. Les chevaux qui ont fait toute la course arrivent dans un état d’épuisement à faire pâlir un vétérinaire européen…
Tir à l’arc : 1000 ans qu’ils fabriquent et utilisent les mêmes arcs, sont forcément au point… Cible à 75 m pour les hommes, 60 m pour les femmes et 35 m pour les gamines. Pas de jeune garçon aujourd’hui. Les juges se tiennent près la cible, des boites noires empilées sur 20 cm de hauteur et 2 m de long avec des boites rouge au centre. L’archerie est l’endroit le plus silencieux du Nadam. Concentration avant le tir, aucun échange entre concurrents, juste du respect. Les juges chantent à l’arrivée de la flèche…
Lancer d’os : Étonnante cette discipline. Chaque compétiteur a son petit tabouret en bois, un grand étui en cuir ouvragé avec ses ustensiles. Il en sort une équerre glissière en bois avec des marques de placement (distances ?) dans laquelle il fait glisser un os platement poli à l’aide d’un doigt de son choix. Il doit dézinguer à 5 m un empilement de petits os (qu’on devine de moutons :)) Pour qui a joué aux billes, je vous jure que ça doit pas être simple leur truc…
Voilà c’était le Naadam et c’était bien ! Me suis régalé. Merci aux copains d’avoir « supporté » cette halte.
Moultipass, qui voyagera verra