20-22 mai - Belize (Vidéo)
C’est qui le Belize ? Pas de prix nobel, pas de musique connue… Jamais vu ce pays dans un roman, dans un film. Pays mystère. Ancienne colonie anglaise, on y speake. Mais quel air y respire-t-on ?
Dans le nord, ça cause « créole anglais-espagnol ». Si tu comprends le mongol, t’as des chances sinon, t’en trouves un dont tu comprends l’anglais… Mon passager du monde de pilote voulait rencontrer les Garifounas, descendants des esclaves évadés ou relâchés après leur libération de l’esclavage aux Antilles hollandaises, espagnoles, anglaises, françaises. Tous ont hâché leur part d’Afrique… Sur ce coup-là, Napoléon, avec son abolition, a au moins remis un poil d’humanité…
Au bord de la route, un troquet en planches, des mains qui s’agitent, demi-tour. Une bière fraîche, une coupe de cheveux, cinq tresses en un tour de mains de Keisha et quelques tours de moultipass plus tard, c’est parti pour une soirée roots chez les afro-bélizéens. Ils bossent 5/7 jours et les week-ends, ils boivent de la bière. A part jouer aux dominos, faut dire que t’as pas grand chose d’autre à faire par ici.
Ici t’habite pas dans une maison mais dans une « cabouse » (cabana house). Darren tient la tondeuse à cheveux, le troquet, ou plutôt les planches… qui appartiennent à son père. Les clients sont quasi-tous de la famille. Musique : zouk bélizéen, reggae et radio locale. Les dominos claquent sur la table. ça joue sérieux, très sérieux. Puis y’a Duayne, son mari, 35 ans, le rasta, vrai bon gars, jambe droite coupée en deux par une voiture à 13 ans juste devant là où il vit depuis toujours. Sa famille vient des Antilles hollandaises (Saint Vincent). Prothèse métallique articulée au genou, ça va bien, il a intégré, il bosse dans le bâtiment la semaine et s’occupe de ses cultures le reste du temps. Il roule ses clopes au papier « Big Bambù » ou à la feuille de tabac séché… Ses mots à l’arrivée de son tour de moultipass : Really Positive Vibrations :)
Toute une tribu qui vit ensemble avec ses expressions, ses cris, ses relations qui font immanquablement penser à l’Afrique. Génétique ? Sont pas riches, sont pas non plus vraiment pauvres, ils vivent et leurs enfants sont bien éduqués. Personne n’a de voiture, un bus passe toutes les 1/2 h et s’arrête au moindre bras levé. Que faire d’une voiture ?
Et du coup avec cette technique de déplacement, j’ai fait mon moultipass-taxi du nord au sud. De l’ouvrier agricole au fonctionnaire (qui connaissait beaucoup de gens) en passant par un soixantenaire maya d’au moins 1,30 m avec ses six dents et ses deux machettes de 70 cm plus longues que ses jambes, mon siège a vu défiler du monde au Bélize et c’est tant mieux. ça laissera des souvenirs :)
Si au nord, ça cause « créole anglol », au sud on retrouve les faciès mayas et on entend l’espagnol… Au sud, les cabouses sont recouvertes de feuilles de palmier. Un petit air d’Amazonie… Des églises presbytériennes partout, même des jeunes amish rouquins barbus avec bretelles noires sur leurs carioles à chevaux à toit plat. Mais que font tous ces bien-pensants ici ? Et toutes ces communautés vivent paisiblement entre elles.
La route vers la douane du Guatemala remet le vert de la jungle tropicale au menu. Des champs de citronniers au tronc de l’âge des colonies couvrent les espaces plats. On sent que c’est là que vivaient les colons anglais. Le noir des Garifunas se fait plus rare. Les visages taillés à la hâche des mayas ré-apparaissent…
Belize, 400 000 habitants, monarchie constitutionnelle. Depuis l’indépendance de 1981, Elisabeth II en est la reine. Va comprendre citoyen ! Pays tranquille, pas de « forces de l’ordre » sur les routes à part à la capitale, des « topes - bump » bien signalés, le plus gros des devises des touristes américains, canadiens et mexicains sont dépensés sous les palmiers des îles paradisiaques de la côte. Ici, t’entends souvent du reggae et c’est tant mieux. Pas de doute, on est bien dans les caraïbes. Suivons cette côte au maximum possible… et la bise du Belize !
Moultipass - Qui voyagera verra !
