20 - 28 Novembre - Chili Carretera Austral (vidéo)

La route vers le sud commence vers l’ouest… Le bord de mer, sa petite calanque et sa suite de villages balnéaires à deux pas de la grande ville font vite oublier les délires graphiques de Valparaiso. L’impression de quitter Marseille par les Goudes ou l’Estaque :)

La Ruta 5 est vite là. Après le désert du nord de Santiago, plongée dans une agriculture industrielle pur jus. Gigantesques champs d’oliviers en rang d’oignon comme les vignes. Tout pour l’automatisation, taille, récolte, aucune herbe au pied des arbres ni dans aucune autre culture. Panneaux publicitaires de bord de route pour semences génétiquement modifiées, pour pesticides promettant un monde sans insectes… Pauvres oliviers, ici, vous n’êtes plus que de l’argent, rien d’autre. Ah si vous connaissiez la vie de ceux de Kevin et Sylvain à la Fare les oliviers. Fatalement leur huile est bien meilleure que la vôtre…

Après l’agriculture industrielle, voici la sylviculture industrielle avec ses champs de pins et d’eucalyptus à perte de vue, ses camions transportant les billes de bois. Une odeur de thérébenthine ravit la narine de temps à autre… Voici d’où provient le bois avant de partir approvisionner le Chili par ses autoroutes.

Et puis l’étape improbable à Pitrufquèn avec son Hospedaje Plaza (sur la place). Rencontre avec Fernando de la « brigade des feuilles » locale. Il a le temps de taper la causette :) Soucieux de me voir dans la rue, ça risque rien mais nunca sabe, personne ne sait… Parait que s’ils ne peuvent rien me voler, ils risquent d’y mettre le feu. Il insiste pour me voir garée dans le petit parc du vendeur de voiture d’occasion et dans la foulée tient à faire goûter à mon passager du monde de pilote, la branche d’une plante d’un de ses espaces verts qu’il bichonne. Les cuisinières de l’hospedaje, affairées autour de gigantesques saumons de la rivière voisine, trient en un tour de main la branche en prévenant qu’elle est bien trop jeune. Pourtant avec un peu de sel, le coeur acidulé à souhait se mange agréablement :) Merci Fernando !

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Changement de programme… On oublie l’île de Chiloé… Deux seules rotations d’un ferry « pas donné » dans la semaine par le sud de l’île pour retrouver le continent à Chaiten. Et puis tant qu’à rouler, c’est la Ruta 5 qui traverse l’île du nord au sud, autant se faire la Ruta 7, la Carretera Austral… Il est comme ça mon passager du monde, il aime les routes du bout du monde où la vie est toujours plus libre. En confiance avec la bonne étoile du voyageur. Ce soir, son étoile l’a guidé à « Hornopiren » sur le port d’embarquement du ferry du lendemain matin. Arrêt ravitaillement au MiniMercado, cookies, sachet de chips apéro, piles, bière SOL au détail, classe ! Nancy loue des chambres dans un hospedaje à 200 m du quai. T’y crois pas toi, il s’est loué une maison entière pour 10000 pesos (13 €) qui abrite aussi le studio de la radio locale 97.1 FM… Les gens du bout du monde font confiance :) et c’est tant mieux ! Toujours un lendemain qui te surprend agréablement. Un voyage quoi…
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Carretera Austral, ruta bimodal comme c’est écrit Un peu de goudron, beaucoup de « bonne » piste, un peu de pourrie et des bateaux pour sauter les fjords, ça change les horizons. Le Pacifique porte bien son nom par ici mais les troncs sur les grèves sauvages prouvent la puissance de ses colères…

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Etape de Chaiten, on se serait cru en France tellement françaises et français étaient nombreux dans notre hospedaje camping très sympa. Rencontre avec les isérois, Benjamin, Manu et leur fille Marion qui font un tour des Amériques en side-car à contresens du nôtre. Ils ont tout plaqué, envie de changer de vie, recommencer une aventure professionnelle à l’étranger. Ils connaissent le voyage et cherchent des idées le nez au vent, et ils cherchent vraiment dans tous les coins. Ils vont partout, passent dans des endroits improbables, prennent vraiment le temps, ils se sont donnés une année :) Bon vent à vous les Massé, vous êtes vraiment des gens bien… Benjamin, merci pour ton ressenti sur l’Islande :)
La route vers le sud reprend. Essayer de profiter d’une fenêtre météo de 3 jours pour descendre encore la Carretera Austral. Le soleil (même avec nuages) améliore bien les paysages et puis l’eau sauvage est si claire, si transparente, si fraîche, si bonne qu’avec le soleil, il ne manquerait que le pastis :) La route se fait piste, avec ses panaches de poussière à chaque véhicule rencontré… Le paysage, grandiose certes, semble se refléter à chaque changement de vallée. Impression de traverser la Suisse sans habitant au printemps :) Passage intrigué aux cathédrales de marbre du lago General. Géant le phénomène d’érosion et la couleur de l’eau ! Nuitée à Puerto Bertrand dans les duvets sur le matelas d’une chambre sans eau, sans électricité d’un lodge de pêche à la mouche sur le Rio Baker. Carlos, propriétaire des lieux, bonne mine, fervent amoureux du lieu semble pour le moins dépassé par ses problèmes de maintenance du lieu… Merci aux vrais voyageurs morlaisiens (s’ils te mordent, Morlaix !) pour leur excellente compagnie à cette soirée « sociale » à la bougie :)
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Demain, changement de pays, passage en Argentine par la vallée Chacabuco et sa piste du Paso Roballos avec douane improbable mais existante. Merci pour le tuyau Benjamin :)

Moultipass - Qui voyagera verra !